
Quand on parle de
ligatures en typographie, on parle de
deux caractères qui sont collés pour n’en former plus qu’un : «
oe » devient «
œ », par exemple dans «
œuf » et dans «
cœur ».
Œ est sûrement la ligature la plus connue en français. On trouve ensuite «
æ » que l’on retrouve dans
ex æquo ou
curriculum vitæ et représentant la ligature entre les lettres «
a » et «
e » ; ou encore le «
& », qui représente historiquement la ligature entre un «
e » et un «
t » (d’où sa signification).
En allemand, on rencontre beaucoup le «
ß », (à ne pas confondre avec le «
β » (bêta) du grec), et qui représente la ligature entre un «
ſ » (s long, utilisé en math pour
les intégrales) et d’un «
s ».
Le
œ, le
æ ou le
ß sont assez courants, mais connaissez vous les autres ligature, beaucoup plus rares, voire presque disparues de l’usage ?
L’une des lettres qui présente pas mal de ligatures, c’est le «
f » : cette lettre a en effet tendance à avoir la partie haute (la
hampe) dépasser sur la droite, ce qui fait qu’il recouvre la lettre suivante et qui peut donner un résultat illisible. Par exemple, la hampe du f peut recouvrir le point du
i qui le suite, ou heurter la barre du
l ou du
t, ou même la hampe d’un autre
f. Dans certains cas, trois lettres sont ligaturées : par exemple quand on se retrouve avec deux
f et un
i.
Dans ces cas, les lettres sont ligaturées ainsi : «
fi », «
fl », «
ff », «
ffi »…
L’origine d’une ligature pour deux caractères peut être
technique : c’est le cas pour les ligatures avec le «
f », pour éviter les collisions entre les lettres lorsque l’on utilisait les caractères en plomb dans l’imprimerie ;
étymologique : la ligature représente alors un son unique en deux lettres ligaturées, comme « œ », qui représente un son unique (par exemple dans les mots « cœur » ou « fœtus », mais pas dans le mot « moelleux » qui ne présente donc pas de ligature) ; ou purement
esthétique.
Ce dernier cas de ligatures esthétiques sont les plus rares et les moins utilisées, principalement parce qu’elles sont optionnelles. On découvre ainsi qu’il existe des ligatures comme « st » qui devient « st », simplement pour ajouter un peu de style. Elle reflète, parfois, la trace laissée par la plume dans une écriture manuscrite lorsqu’on passait d’une lettre à l’autre sans la lever du papier.
Enfin, dans les ligatures en langue française, on peut noter le statut de la vingt-troisième lettre de l’alphabet : «
W » qui, historiquement, est une ligature entre deux «
V », d’où son nom de «
double V » (ou «
double U » en anglais).
Cette ligature a fini par devenir une lettre à part entière.
Dans le même alphabet mais dans d’autres langues, on trouve d’autres ligatures, par exemple le «
dz » (dz) en polonais ou le « lj » (lj) en slovaque. Le néerlandais utilise aussi parfois la ligature «
ij » : « ij ».
L’
alphabet phonétique international, présente d’autres ligatures qui lui sont propres : ȸ (db), ȹ (qp)…
Les autres alphabets disposent également de leur ligatures, apparues pour les mêmes raisons (techniques, étymologiques ou esthétiques).
Ressources :
image de Daniel Ullrich