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Le président de la république, Emmanuel Macron, a passé un cap. Il va utiliser l'armée dans le cadre du maintien de l'ordre, pour lutter contre un "ennemi intérieur" supposé : les gilets jaunes et les casseurs. On peut jouer sur les mots comme le fait l'exécutif, mais le fait est là : l'armée est appelée en renfort.
"L’apathie, synonyme d’impassible, est un état d'indifférence à l'émotion, la motivation ou la passion. Un individu apathique manque d'intérêt émotionnel, social, spirituel, philosophique, parfois accompagné de phénomènes physiques. L’individu apathique peut également se montrer insensible vis-à-vis d'autrui", nous dit Wikipedia. C'est bien ce qui caractérise nos sociétés depuis la fin des grandes oppositions politiques et philosophiques du siècle dernier. Depuis quelques décennies, les lois sécuritaires s'empilent sans discontinuer, quelque soit le bord politique aux commandes. Gauche, droite, peu importe, la tendance uniforme et quasi mondiale est au libéralisme, souvent même à l'ultra-libéralisme, accompagné de lois le plus souvent liberticides visant à encadrer, surveiller, prévenir (sur le papier) toute forme de contestation populaire que les politiques libérales pourraient susciter. Plus on avance, plus les textes passent des caps, le tout dans une indifférence de la majorité de la population qui dépasse l'entendement.
Il a fallu quelques jours pour que l'annonce du gouvernement soit analysée et que tout le monde comprenne ce qui se passait. Pris de court par les critiques sur sa gestion de la journée du 16 mars et la casse sur les Champs-Élysées, l'exécutif s'est lancé dans une surenchère sécuritaire, jusqu'à annoncer que l'armée, via l'opération Sentinelle, serait appelée en renfort samedi 23 mars....
Deux visages pour cette mobilisation du 16 mars : des dégradations très importantes ainsi que des affrontements violents autour des Champs-Elysées et des marches pacifiques vers Opéra et République
Le secteur des Champs-Élysées a été le théâtre de très vifs affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. Comme une sorte de trophée à décrocher, des dizaines de personnes ont envoyés des pavés trouvés sur place sur les forces de l'ordre qui tenaient le monument. La journée s'est déroulée comme un jeu de chat et de la souris sans fin où les manifestants cassaient du mobilier urbain, brûlaient ce qui leur tombait sous la main, lançaient des pavés sur les forces de l'ordre. En retour, les pompiers tentaient d'éteindre les incendies et les forces de l'ordre envoyaient une pluie de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes sur ceux qui tentaient d'approcher de trop près l'Arc de Triomphe.
La place de l'Étoile, les Champs-Élysées et quelques rues connexes ont été transformés en véritable champ de bataille où s'amoncelaient pavés descellés, restes de grenades, et flaques d'eau des canons à eau. Dans leur lutte contre le capitalisme, les manifestants se sont attaqués à des boutiques, des restaurants, dont le Fouquet's et... à des kiosques à journaux de l'avenue des Champs. Les kiosquiers voient leur métier disparaître. Leurs revenus sont misérables et leurs conditions de travail exécrables. Brûler leur kiosques va sans doute faire avancer la cause...
Mais si les chaînes de télévision en continu ont immédiatement braqué leurs projecteurs sur ces violences, le plus souvent injustifiables, le gros des manifestants de...
Les critiques d'Emmanuel Macron relayées par le Monde ont visiblement énervé le préfet Michel Cadot. Il y voit un manque de loyauté de ses collègues vis-à-vis du gouvernement.
«Face à la crise du mouvement des «gilets jaunes», les préfets sonnent l’alerte politique» A la lecture de cet article du Monde du 3 décembre 2018, le sang de Michel Cadot, le préfet de la Région Ile-de-France et président de l’association du Corps Préfectoral (APC) ne fait qu’un tour.
Car plusieurs préfets témoignent anonymement et, visiblement désabusés, ils se lâchent: «Ce qui se passe est le fruit d’années de fragmentation de la société française, juge l’un d’eux. Pour l’heure, la réponse de l’exécutif est à côté de la plaque.» «Je suis très inquiet car le pouvoir est dans une bulle technocratique, renchérit un autre. Ils sont coupés de la France des braves gens qui n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois. Ils n’ont aucun code et aucun capteur. Nous, les préfets, pourrions leur donner des éléments mais ils ne nous demandent rien. Quand ils viennent sur le terrain, c’est parés de leur arrogance parisienne.»
Plusieurs représentants de ce corps de hauts fonctionnaires parlent de situation «explosive et quasi insurrectionnelle», voire «pré-révolutionnaire». Comme en1789, lorsqu’une partie de la population s’est soulevée contre les impôts, confie un préfet: «Ce qui s’exprime le plus, c’est la haine du président de la République.»
Des propos inadmissibles pour le président de l’association du Corps Préfectoral. Selon nos informations, il écrit une lettre adressée personnellement à chacun des préfets territoriaux. Dans ce courrier, il leur rappelle leur devoir d’...
Immigration illégale, coût de l’accueil des migrants ... ces mots sont aujourd'hui au cœur de l'agenda politique français. Cheval de bataille d'une droite extrême à la conquête du pouvoir, ces pauvres venus d'ailleurs seraient venus "voler l'argent destiné à nos enfants".
Ces éléments de langage sont repris ostensiblement par la droite espérant ainsi siphonner un peu d’électorat à sa frontière droite avant l'extrême... Et ils transparaissent en filigrane des discours macroniens, car tout ce qui pourra renforcer l’extrême droite favorisera une réélection, la fameuse carte "barrage à l’extrême droite". Mais cette ultra présence du baratin médiatique occulte la réalité du terrain. Reflets était déjà allé à la rencontre des passeurs d'humanité de la vallée de la Roya pour vous montrer la réalité du contrôle aux frontières. Nous repartons aujourd'hui sur le terrain pour explorer un nouveau volet de la réalité vécue par les migrants : la problématique du logement. Cap sur Montpellier.
Il existe aujourd'hui plusieurs réquisitions à but social à Montpellier. Le plus ancien répond au nom du "Paquebot" ou "Utopia 003". Ce lieu a été ouvert à l'initiative du collectif Utopia qui n'en est pas à son coup d'essai. Dès 2014, le collectif réquisitionne un bâtiment appartenant à l'ordre des avocats pour organiser un lieu d’accueil inconditionnel des personnes à la rue. Utopia 001 va tenir cinq mois avant d'être expulsé par les forces de l'ordre. Un mois plus tard, le collectif remet le couvert et réquisitionne les locaux de l’ancienne direction départementale des affaires sanitaires et sociales : Utopia 002 est né. Cette fois-ci, le lieu tiendra onze mois. Il sera de nouveau expulsé....
Le grand débat national est il une sorte de Canada Dry de la démocratie, un outil d'enfumage ? Ce qui est certain, c'est que pendant que les citoyens débattent, les libertés reculent...
Le Grand Débat National se présente comme un exercice démocratique à même de trouver des solutions à la crise démocratique que nous traversons. Et il en a une certaine apparence: à mi-parcours, plus de 3900réunions publiques ont déjà organisées, environ 900000contributions en ligne ont été envoyées sur le site Internet dédié et plus de 9000cahiers de doléances ont été ouverts.
Et quand les Français se rassemblent, ils jouent le jeu, débattent, réfléchissent, comme le montrent les débats auquel Reflets a assisté ici et là. Ces réunions montrent que les citoyens sont capables de réfléchir sur des questions complexes, que la politique n’est pas une affaire de spécialistes. Oui, les experts ont un rôle de conseil. Mais les citoyens ne sont pas des enfants qu’il faudrait éduquer, comme la condescendance du président ou de certains ministres le laisse trop souvent entendre.
Mais il y a aussi les faces sombres du grand débat. Deux questions majeures restent aujourd’hui encore sans réponsecomplète : le président a-t-il la volonté de jouer le jeu? Que vont devenir toutes les contributions?
L’affaire Chantal Jouanno jette un doute sur l’objectif réel du grand débat. N’est-il pas juste une opération de déminage pour affaiblir le mouvement des Gilets Jaunes? Le gouvernement a voulu, un temps, faire appel à Chantal Jouanno pour piloter le grand débat, mais seulement «à titre personnel». Celle-ci a répondu qu'il était inenvisageable d'intervenir indépendamment de la Commission...